CHRONIQUES
"Har Sabbat"

 


2nd album 08 (E.M.P. 019)

SOMMAIRE :
[ 7 kroniks ]



Un cruel dilemme se pose à moi, comment décrire cette œuvre ? Propos acerbe… Musique corrosive…
Black ? Death ? Thrash ? Un peu tout ça à la fois, le tout porté par une voix bien haineuse !
En premier lieu soulignons l’effort du groupe de s’exprimer en bon Français et croyez moi pour peu qu’on fasse un petit d’effort d’attention, les propos sont tout à fait intelligibles (ce n’est malheureusement pas souvent le cas pour les groupes de Black !) et ma foi ce serait fort dommage de passer à coté !
En effet sans non plus être aussi complexes que ceux d’Orakle par exemple, le chanteur s’exprime dans un très bon style, parfois soutenu mais tout à fait compréhensible. Qu’en est il du message délivré me direz vous ?
Et bien celui-ci est pour le moins véhément, on ressent une passion pour l’Histoire mais surtout une haine quasi-palpable à l’encontre des religions monothéistes où il faut l’avouer le blasphème est élevé au rang d’art, je ne peux pour étayer mes propos que vous encourager à vous plonger dans la lecture du livret !
Musicalement la cérémonie commence… Petite intro liturgique pour planter le décor, c’est marrant ça sent le sacré, oui, sauf que quand on sait qu’Osirion a fait ses armes chez les tarés qui tiennent le label DUKE, ou encore qu’ils ont partagé en 2003 un split-cd avec l’hyperactif homme de l’ombre Français Luc Mertz, on se dit plutôt ça pue le blasphème ! Et effectivement il ne faudra pas attendre longtemps pour qu’ils me donnent raison ! Direct le groupe nous assène un titre bien méchant en pleine face, un petit bijou de noirceur… Cette batterie qui tabasse, ces riffs froids et ces solos aux résurgences « Speed » ou « Thrash Metal », (sans oublier d’êtres mélodiques), ce chant haineux, ce refrain terrible (que je me surprends encore aujourd’hui à fredonner sous la douche, c’est vous dire !), tout ça servi par une production puissante et limpide, c’est juste énorme et hyper efficace !
Mais ce ne sera pas un feu de paille… 3éme titre « Fable Christique », et là ces messieurs se paient juste le luxe de nous offrir, n’ayons pas peur des mots, l’un des meilleurs titres de Black Metal Français qu’il m’ait été donné d’entendre ! Imaginez ce titre génial : entrée en matière assez sobre, superbe plan mélodique, et au bout de 30 secondes, ce riff glaçant qui déchire l’air comme un appel à la tempête qui va débouler derrière, ce putain de refrain hurlé, qui culmine à 1m / 1m30, on a même droit à une légère accalmie offrant à la basse de pouvoir s’exprimer clairement, pour repartir de plus belle et nous charger jusqu’à la gueule vers 4m / 4m30, un apothéose furieux et enfin l’ultime retour du grandiose riff du début, tout ça pour nous laisser à 6m avec la sensation d’avoir pris une grosse claque ! Sublime ! Tout est bon ici, ce n’est pas un morceau, c’est un hymne, on tient ici l’équivalent d’un « Mother North » en Français, ni plus ni moins !
« Djenna », on redescend un peu avec ce morceau un peu plus mid-tempo quoique c’est vite dit car d’ici peu déboule un riff bien thrashisant. Le propos est toujours aussi acerbe, évoquant cette fois-ci un certain « Paradis d’Allah ». Saluons ici la performance du batteur, c’est bien simple, ce « psychopathe » est partout, ne se contentant pas uniquement de blaster à tout va mais nuançant son jeu, exploitant ainsi pleinement son instrument…
« Sadomaniac », riff bien épique pour évoquer cette fois-ci certaines déviances dans un titre qui n’aurait pas déplu à un certain « divin marquis »… tout un programme ! On appréciera les cris et hurlements féminins de douleur / plaisir qui viennent habiller ce morceau au contenu fort évocateur et à ne surtout pas mettre entre des oreilles chastes !
« Reconquista », le morceau titre de l’album et aussi l’un des meilleurs, avec sa batterie puissante, des petites accalmies salvatrices et bien nuancées, encore une fois un riff magistrale entre Thrash et Black qui revient tout au long de ce titre vous « bercer » les oreilles… Ajoutez à cela des paroles plutôt intéressantes puisque le narrateur décide d’évoquer « El Cid Campeador », personnage surprenant de l’Histoire Espagnole, un chevalier mercenaire chrétien (mais ayant aussi combattu contre eux aux cotés des musulmans !!!) qui reconquit Valence en 1094 ! Un peu de culture ne peut faire de mal…
« Diane En Majesté », inspiré d’un poème de Alfred de Musset, se veut un morceau un peu plus calme au début, avec toutefois une batterie très « martiale », qualitativement un peu en dessous, mais qui contient pourtant vers 2m10 un magnifique passage atmosphérique, glacial et un peu dissonant, qui nous permet de découvrir une autre facette ou qualité de ce groupe…
La fin du CD s’avérera nettement plus Thrash à l’image du titre 8 avec son riff très saccadé mais qui s’avère au final moyennement inspiré quand on sait la qualité des compos qu’Osirion est capable de proposer.
Je lui préférerais le titre 9 avec son très joli riff assez dissonant (qui n’est pas sans m’évoquer les dieux Emperor) et qui nous offre la particularité d’être chanté en Anglais. Bon, quand je vous parlais de Thrash Metal et bien on est en plein dedans puisque la 10 « Baptism Of Fire » est une reprise/hommage aux maîtres allemands de Sodom, bref la sauce prend très bien et le tout sonne avec une agressivité plus « moderne ».
Déboule enfin pour clore ce CD une piste cachée qui nous révèle un ancien titre tiré de leur seconde demo « Evil Made History » et donc dépoussiéré pour l’occasion… Qu’en dire ? Tout simplement que celui-ci permettra d’enfoncer le clou en nous prouvant une dernière fois si cela était nécessaire que ce groupe était déjà par le passé (j’avoue ici mon ignorance) une « dangereuse » formation underground à surveiller de prés…
Vous l’aurez aisément deviné, je n’ai pas aimé cette galette, je l’ai adoré sur nombre de points, il s’agit pour moi de la meilleure surprise Black Metal Française voire une des meilleures œuvres « extrêmes » tous pays confondus de l’année 2008, comme dirait l’autre « Buy Or Die ! ».
Respects et salutations à Osirion donc, mais aussi Yamael d’Eisiger Mond Production, je me répète mais l’un des meilleurs labels de musique extrême Français (Black, Death, etc…) à soutenir absolument !
Je conclurai en disant que cette galette est en elle-même un exploit : un album de True Black avec un putain de son, comme quoi on peut en 2008 sentir, que dis-je puer le souffre sans forcément écrire des banalités dans un style pauvre et surtout sans avoir à subir une production de merde !
Chapeau bas Messieurs, une page est tournée, et devant tant de talent, je ne peux que m’incliner !

19/20

Lu sur http://www.french-metal.com/

 

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Osirion is a project from Meythet, France, a small town on the Eastern border of France in the Alps (Haute-Savoie). While typically most would assume that, purely because of location, Osirion are a grim and frostbitten black metal project, they actually reign more into the melodic black metal category. While they are nowhere near the symphonic genre of most bands in this genre, they are certainly not overly thrashy nor raw. They have a pretty nice balance, with a hint of groove in their rhythm section. The melodic rhythmic backbone of Iron Maiden meets “From the Most Devastated Lands”-style Bekhira, which is fitting as they also reign from France. Osirion also has a slight hint of industrial black metal in their drum machine loops, very machine like and, at times, slightly punky.

Though formed in 2001, the band has a number of releases already available, including their debut full-length on 'D.U.K.E.' records, Har Sabbat from 2005. In addition to this, the band has released some fairly underground splits with Vorkuta, The Black Death, and even the infamous Zarach'ball'tharagh whom these days seems to have scarred the face of every underground black metal project in existence in a split. At least one of the members is also involved in the industrial black metal project Pavillion Rouge, which may explain their excellent work on the programming side of Reconquista. This is their first work with the renowned French black metal label Eisigermond Productions, and they're standing strong in the face of other great French labels like Aura Mystique and Drakkar Productions.

The industrial overtone is perhaps what makes this release special, as we rarely hear it with such melodic compositions. Osirion's Reconquista is full of life, its a rather warm sensation as opposed to the cold dark appeal most bands of this caliber are known for. The typical subject matters are there but the song-writing is different, it holds a groove in addition to the hard blasts and tremlo picking. The music gets up to the point of becoming epic but never really quite crosses the line. There are a lot of moments where you'll find yourself waiting for a moment to arrive, anticipating it, but it will never come. That strong arrival when your firsts clench and you can't help but windmill, that is the moment that is missing on Reconquista. Not to take away from the band, the music is excellent on this release, it just unfortunately never crosses the line to bring out passion in the listener. Lyrically, it seems the band is strongly focused on Lucifer and anti-christian themes. Most lyrics are in French so I can only, regretfully, rely on what English there is in the booklet, but with a Sodom cover in addition to what can be understood by an English speaking person, its pretty safe to assume what Osirion are all about. A fine release from a rather young project, but it still needs maturing a bit. Check it out if this is what you're all about!


Lu sur http://www.heathenharvest.com/

 

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Si effectivement Osirion rime bien avec z'oisillons, ça n'est pas tout à fait le genre de groupe à nous parler de petits oiseaux qui batifollent dans des cerisiers en fleurs. Et si vous aviez pu chopper le précédent album des savoyards ("Har Sabbat" chez Duke, ou bien la version k7 chez Infernal Kommando), vous savez déjà que ce qu'ils adorent par-dessus tout, à égalité avec la raclette, c'est l'histoire. Si si, au moins autant qu'ils détestent les culs-bénis, alors forcément ça vilipende du religieux comme dans tout album de black-metal qui se respecte, mais sous le prisme de l'histoire avec un grand H. Des textes extrêmement intéressants, c'est tellement rare que ça devait d'être souligné... voilà qui est fait. "Et sinon musicalement?" beugle l'âne du fond de la classe qu'a séché tous ses cours d'histoire au lycée. Bein musicalement, on a droit à un cocktail de thrash old-school arrosé d'un black-metal ultra musclé. Un mélange savoureux entre Dark Funeral, Impaled Naz, Marduk, Destruction et Sodom, rien que ça, mais sans jamais avoir recours à l'aspect déglingué d'Aura Noir à titre de comparaison. Avec des riffs qui fusent comme des missiles et dont la finalité meurtrière ne laisse planer aucun mystère, supportés par un jouissif chant aux accents totalitaires (en français sur la majorité des titres). Le batteur, qui possède à coup sûr des parts de capital dans une entreprise de fabrication de minerves, nous martèle les tympans mais n'oublie pas de disséminer quelques tempos moyens histoire de nous avoir à l'usure. Et comme depuis ses débuts, le groupe n'oublie pas d'où il vient, il rend de nouveau hommage ici à ses héros par une reprise du ''Baptism of Fire'' des braves teutons sodomites. On a même droit à une mise en musique surprenante d'un texte d'Alfred de Musset (Ballade à la Lune), un peu comme ce que Celtic Frost avait fait avec Baudelaire... sauf que là musicalement ça reste très viril. Franchement je vois pas grand chose à leur reprocher (à part le son de la batterie), aucune compo n'étant là pour faire du remplissage. C'est très brutal et rapide, mais jamais gavant grace au net effort de variations dans leurs attaques. Et en plus, à la lecture du livret on en ressort un peu moins con. Avouez que c'est tentant !

4/5

Lu dans In Extremis Newsletter (F)

 

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Gli Osirion, band francese con alle spalle un full datato 2005, tornano in scena con questo nuovo "Reconquista" dopo un paio di split di assestamento. La band propone un Black\Death dalla produzione molto potente, cantato in francese, che parte subito col piede sull'acceleratore. "Sixième Pilier" mostra un impatto duro e granitico, che si sviluppa in riffs malvagi ed evocativi; nella musica targata Osirion c'è una buona alternanza dunque fra fraseggi dalla lieve melodia, riffs granitici e sfuriate Black. Come punto di riferimento potrei citare gli Emperor di "IX Equilibrium" privati di ogni traccia sinfonica per descrivere al meglio il loro stile. Nonostante alcuni passaggi che si scostano dalla linea musicale principale e alcune soluzioni di batteria chirurgiche, complessivamente l'atmosfera creata dai Nostri è particolarmente diabolica, con alcuni momenti che riprendono una leggera venatura Grind. Dopo un inizio veloce e violento, "Djennah" evidenzia le discrete capacità degli Osirion su passaggi mid-tempo. "Sadomaniac" invece porta chiaramente il marchio degli Immortal più recenti, e già dall'attacco promette bene, con un incastro di batteria che sfocia nel main-riff particolarmente evocativo. Nella parte centrale del brano c'è ancora un prova delle potenzialità della band francese nei rallentamenti, con alcuni piccoli fraseggi Thrash che si alternano al tappeto di chitarra, molto alla Dark Funeral questo, che conduce alla fine del brano. La title-track si caratterizza da un main-riff che si stampa subito in testa; a distanza di un brano segue "Credo", questa parte con un inizio Religious che mi aveva ricordato i Deathspell Omega, un'illusione..., per poi tornare sui soliti binari stilistici della band, alternando ancora una volta ritmi e soluzioni per un pezzo nella media. Poi c'è una cover dei Sodom, "Baptism Of Fire"; non posso che fare un plauso per la scelta, i thrasher teutonici in questione pestano duro e hanno gettato le basi per un certo modo di intendere anche il Black. Gli Osirion hanno uno stile (e un sound) molto differente dai Sodom, e quindi il risultato è curioso ma comunque riuscito. Devo dire che questo "Reconquista" è davvero una sorpresa, e se non fosse per una produzione troppo brillante (parere personale) si poteva parlare di un piccolo capolavoro. I bei momenti di sana violenza e di odio, ad ogni modo, il disco ce li regala senza fare sconti. Insomma, come si evince anche dalle band che ho citato durante la recensione, i Nostri propongono un Black ferale, dalla produzione nitida e d'impatto. Questo disco è consigliato a tutti, senza dubbio alcuno.

7.5/10

Lu dans Black Metal Is Krieg Webzine (I)

 

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Il semblerait que 230 années après sa mort, l'esprit de Voltaire perdure encore au pied du Semnoz... En tout cas, c'est la réflexion que je me suis faite en parcourant le livret du deuxième album des haut-savoisiens d'OSIRION. Et quand j'ai inséré le CD dans la platine, c'est avec plaisir que j'ai entendu un OSIRON qui a su garder les meilleurs éléments de son premier album, pour en tirer la substantifique moëlle dans ce Reconquista.

En effet, après deux démos inspirées par un DARK FUNERAL (en moins massif et plus Thrash) et un album Har Sabbat assez inégal, avec dans chacun de ces travaux des thématiques travaillées, très souvent en lien avec l'histoire (Evil Made History est par exemple entièrement dédié à quatre tyrans de l'histoire, dans Har Sabbat il y a un titre sur les grognards de Napoléon, un autre sur les poilus de 14-18...), OSIRION nous propose ici un album où l'on retrouve sa griffe, au meilleur de lui-même, que ça soit musicalement ou conceptuellement.

Musicalement je dois avouer que c'est quand même une bonne claque! Les titres sont puissants, soutenus par une rythmique rapide (au début j'ai cru que l'ancien batteur avait été remplacé par une boîte à rythme, mais non, c'est bien un batteur!), et par des riffs variés et inspirés pour la plupart. On retrouve par moment l'héritage des maitres du Black brutal, mais à aucun moment on ne s'ennuit, des morceaux tels "sadomaniac"ou "reconquista" donnent furieusement envie de headbanger, signe que OSIRION aura su intégrer également quelques influences Thrash salvatrice (D'ailleurs une reprise de SODOM "batism of fire" figure à la fin de cet album). Les vocaux, en français s'il-vous-plaît, sont bien mis en avant et compréhensibles, et il apparait clairement qu'un gros travail a été effectué sur les textes pour combiner la forme et le fond. A ce titre c'est une réussite: des morceaux comme "fable christique" se scandent comme de véritables hymnes (à l'athéisme évidemment).

D'ailleurs, pour une fois qu'un groupe ne se contente pas de textes bateaux, je vais prendre la peine de m'attarder un peu sur le livret de Reconquista: enfin, enfin un groupe qui a les couilles de s'en prendre à l'Islam autant qu'au Christianisme! Ca fait plaisir à voir, c'est tellement sans risques aujourd'hui de taper sur l'ami JC qu'il est difficile d'y voir quelconque subversivité. OSIRION enfonce le clou et proclame son rejet de toute forme de monothéisme et sa foi au dieu raison, mais n'oublie pas que le Black Metal, ça n'est pas que les Lumières, c'est aussi l'obscurité d'un caveau SM dans "sadomanic", où la lumière blafarde d'un clair de lune dans "Diane en majesté" (en reprennant les vers de Alfred de Musset)... L'artwork est assez difficilement discernable (à l'image de la cover), mais le rendu est bon.

Pour tempérer un peu tout ça, il me faudra bien être honnête: certains titres sont un peu insipides (comme "Credo" ou "And Lucifer Fell"). Mais cet album sort suffisamment du lot pour que l'on puisse passer outre, et apprécier la personnalité unique d'OSIRION sur cet album qui sera, à mon avis, la pierre angulaire de sa discographie.

Lu dans Mezdoun Webzine (F)




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Trois années ont passé depuis le dernier album du combo français de black métal Osirion.
Nouvellement signé chez Eisiger mond productions, ce groupe au line up recomposé du sud est de l’hexagone nous revient avec "Reconquista", un album dans la pure lignée du dernier "Har sabbat", à savoir un black thrash métal "old school" aux accents quelque peu scandinaves.
Débordant de hargne, la production met d’avantage en avant des compositions agressives et accrocheuses par l’alternance de "blasts" méthodiques dans la lignée de Dark funeral et de rythmiques thrash mid-tempos acérées. Outre des compositions solides aux multiples variations, la force de cet album ( pour les Français que nous sommes ) réside dans les textes rédigés dans la langue de Molière. Et dieu qu’ils sont bien écrits, détruisant un par un les fléaux des religions islamiques et judéo-chrétiennes, passant en revue des thèmes plus historiques et d’autres bien plus pervers.
Amoureux d’une période ou claviers, riffs sympas et vocaux clairs n’étaient qu’hérésie, Osirion déclare la guerre par l’exécution maîtrisée d’un art ancien ou la concession n’a pas sa place. Après la reprise d’Impaled nazarene sur le précédent album, c’est au tour de Sodom de se voir rendre hommage avec le titre "Baptism of fire" tiré de l’album de 1989 "Agent orange". Brut et inspiré, Reconquista est l’album d’un groupe français qu’il faut découvrir. Pas de révolution, mais la confirmation essentielle d’une formation qui murit d’année en année.

Lu dans Metallian Magazine (F)

 

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Le « Sapaudiae Black Metal », c'est le Black Metal de Savoie - le Savoyard Black Metal. « Plein » de groupes en font dans ce cas me direz-vous, car la Savoie connait un bon nombre de formations dans ses rangs. Mais c'est tout je crois, car le « Sapaudiae Black Metal » semble cantonné à une limite géographique. En effet, musicalement, OSIRION qui vient de là-bas (dans le coin d'Annecy), fabrique simplement un très bon Black/Thrash Metal guerrier, belliqueux et agressif – à l'instar de ses lyrics, très bien écrits au demeurant et que Valharik, les vomissant d'une manière audible, rend particulièrement délectables à l'écoute. Véritable machine de guerre, l'OSIRION (un lieu de culte dédié à la renaissance en Egypte) est une entité perfectionniste qui ne se laisse pas marcher sur les pieds – et il préférera marcher d'abord sur les vôtres, préférant prévenir que guérir ! Ainsi si vous aimez vous faire violenter - OSIRION est pour vous !

Autant dire qu'avec cette ''Reconquista'', gros full-length long de cinquante-deux minutes environ, vous vous en prendrez plein la gueule pour pas très cher, surtout si vous commandez le skeud chez EisigerMond Productions, label lillois qui pour le coup, produit son premier disque « pro » (enfin, il a toujours été pro dans l'esprit, tout le monde l'aura remarqué). Un stade est donc passé, tant pour la structure que pour le groupe. Donc ce ''Reconquista'', second méfait longue durée de nos Savoyards, défouraille sévèrement. On balance régulièrement entre le Thrash old school, qui insuffle une grosse puissance aux compositions destructrices, et le Black Metal, qui lui développe une noirceur que ne rend pas la très bonne production en béton armée de ''Reconquista'' – qui éclaircit de trop le Black Metal d'OSIRION. L'aurait peut-être fallu salir un peu tout ça ? Je me demande, mais cela aurait peut-être porté préjudice aux textes, qui sont un formidable point fort. Car hormis les trois dernières pistes chantées en anglais, les huit premières sont en français et infligent de sérieux coups de cravache, voire de hache aux cultes monothéistes, sans prendre de gants évidemment, sinon cela ne servirait à rien. C'est l'une des caractéristiques d'OSIRION, sachez-le : ces mecs sont des guerriers et mettent les mains à la pâte et les pieds dans le plat. Ils ont des choses à dire : leur musique violente soutient donc des textes agressifs. OSIRION est une machine de guerre comme je le disais plus haut.

Je devrais aussi ajouter qu'OSIRION est un combo perfectionniste et élitiste – cela fonctionne avec le reste. Cette formation faite pour dominer ses pairs, notamment sur scène, ne laisse rien au hasard. Tout a été soigné, jusqu'à l'artwork, très beau. Mais c'est surtout au niveau des compos que l'on sens comme le groupe a mis le paquet, soignant chaque détail. La machine est bien huilée, les parties s'imbriquent facilement entre elles et franchement : c'est rare d'entendre tant d'application mise en oeuvre. Car un tel Black/Thrash l'exige pour être efficace, sans quoi c'est un pet de lapin. OSIRION nous prouve ainsi clairement avec cette ''Reconquista'' qu'il est un des meilleurs dans son genre et certainement, le meilleur de France. OSIRION qui plus est, est un adepte des reprises et il nous sert ici (j'aurais bien aimé un ''Nuclear Winter'', m'enfin) un très beau ''Baptism of Fire'' de SODOM, qui tombe bien sans le vouloir, Chris Witchhunter le batteur originel du groupe allemand venant de passer à trépas. La cover est très bien interprêtée et fidèle : ça fait vraiment plaisir à entendre. Je dois aussi relever la magnifique et ambiancée mise en musique de la ''Ballade à la Lune'' d'Alfred de Musset, ''Diane en Majesté''. Voilà un titre bien Black Metal qui se révèle introspectif à souhait et qui surprend dans ce déluge de violences... Après l'intro, nous avons droit également à un hymne féroce dont l'on se souviendra longtemps – ''Sixième Pilier'' – suivi d'un chapelet de titres qui doivent remuer la fosse à coup sûr ! Je ne sais pas si c'est encore utile que je vous dise que le quatuor impose également par sa maîtrise technique et qu'il est hyper carré ?

OSIRION pose avec cette ''Reconquista'' un énorme pavé dans le Black Metal français, proche de la perfection – il l'atteint presque, mais OSIRION est avant tout un groupe efficace. Son plus gros défaut est de ne pas renouveler conséquemment le genre – mais je ne peux lui refuser le fait... qu'il pratique son Art Noir avec cette efficacité toute germano-scandinave, que n'aurait pas renié IMMORTAL par exemple. En somme, si OSIRION n'invente pas la poudre, il s'en sert admirablement et touche ses cibles coup sur coup : c'est le principal. ''Reconquista'' est donc un superbe album de Black/Thrash Metal, aux textes ciselés et acérés. Bravo au label et surtout, au groupe. Un énorme coup de pied au cul qu'il vous faut de suite !

« Rampe – Implore – Souffre – A Genou !
Hurle – Tremble – Pleure – Je le veux ! »

Par Guudrath, dans la Voix Des Ombres blog (F)

 

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